À chaque apparition publique, Blé Goudé démontre qu’il n’est pas dans une véritable lutte politique, mais dans une stratégie de diversion. Ses discours ne visent pas à dénoncer le régime ou à défendre les intérêts de l’opposition, mais à critiquer ses propres alliés. Ses attaques répétées contre Laurent Gbagbo, Soro et Thiam traduisent une obsession pour l’image plutôt que pour le combat politique.

À Yamoussoukro, il a reconnu avoir été radié de la liste électorale de manière injuste. Après des démarches infructueuses, il prétend avoir accepté cette injustice. Pourtant, il exhorte l’opposition à participer aux élections avec cette même liste électorale et sous l’autorité de la même Commission Électorale Indépendante qu’il accuse lui-même d’injustice, et sous le contrôle d’un Conseil constitutionnel contesté. Cette posture est tout simplement incohérente et révèle une incapacité à affronter la réalité politique avec courage et lucidité.

Pire encore, il détourne les mots de ses alliés pour se construire une image de sage, se présentant comme un modérateur face à un Gbagbo caricaturé en homme de confrontation. Ce théâtre sert à séduire le régime et à distraire les Ivoiriens, pendant que les véritables enjeux restent ignorés : l’exclusion arbitraire des candidats, les irrégularités de la liste électorale et la fragilité des institutions censées garantir la transparence des scrutins.

Blé Goudé n’est pas un opposant engagé, il est un divertisseur politique. Sa mission semble être de distraire l’opposition et l’opinion publique, tout en préservant sa propre image. Si son ambition est de diriger la Côte d’Ivoire un jour, il serait grand temps qu’il se réveille : le pays n’a pas besoin d’un amuseur, mais de leaders capables de confronter les vrais problèmes et de défendre la démocratie avec courage et responsabilité.


Delph Bah, Analyste politique & Éveilleur des consciences

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