La Coordination des cadres du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) a lancé un appel pressant à la convocation immédiate d’un Bureau politique afin de fixer la date d’une nouvelle convention. L’objectif est clair : désigner un nouveau candidat pour l’élection présidentielle d’octobre 2025, alors que le parti traverse une période d’incertitude politique et juridique.

Un parti en quête de stabilité

Cette demande intervient après une série de décisions judiciaires qui ont bouleversé la direction du PDCI-RDA. Le 22 avril 2025, la justice ivoirienne a déclaré Tidjane Thiam inéligible en raison de la perte de sa nationalité ivoirienne lors de l’acquisition d’une nationalité étrangère en 1987. Cette décision a été confirmée en appel le 30 avril, excluant définitivement l’ancien ministre de la course présidentielle.

Par ailleurs, un autre arrêt de justice rendu le 22 mai a annulé les effets du 8ᵉ congrès extraordinaire qui avait porté Tidjane Thiam à la tête du parti, tout en validant la tenue d’un 9ᵉ congrès qui l’a reconduit dans ses fonctions. Cependant, cette situation crée une incohérence politique majeure : le PDCI-RDA ne dispose officiellement d’aucun candidat pour la présidentielle d’octobre 2025, Tidjane Thiam ne figurant pas sur la liste électorale définitive publiée le 4 mai dernier.

Les critiques des cadres du parti

Face à cette impasse, la Coordination des cadres du PDCI-RDA a exprimé son mécontentement lors d’une conférence de presse ce jeudi 5 mai 2025. Réunis autour de figures historiques du parti – anciens ministres, députés, sénateurs et élus locaux – les intervenants ont dénoncé une mauvaise anticipation stratégique et un manque de courage politique.

Il fallait prendre des décisions politiques fortes, arrimées à la vérité des textes et à leur esprit.

ont-ils déclaré, critiquant le fonctionnement actuel du parti qu’ils jugent désorganisé et déconnecté des bases. Ils estiment que les structures dirigées par Tidjane Thiam opèrent en contradiction avec la légalité imposée par les dernières décisions de justice, rendant le parti vulnérable à de nouvelles contestations.

Un appel à la mobilisation

La Coordination des cadres met également en lumière le malaise profond des militants à travers le pays et la diaspora. De nombreuses localités, telles que Bouna, Korhogo, Akoupé, ainsi que des villes à l’étranger comme Paris, Toronto et Nouakchott, témoignent d’une frustration croissante parmi les militants, qui se disent ignorés et mis à l’écart au profit de « nominés opportunistes ».

Pour sortir de cette crise, les cadres du PDCI-RDA formulent plusieurs recommandations :
Application immédiate des statuts du parti par les vice-présidents ; Retour en Côte d’Ivoire du Président du parti ou une communication claire sur les raisons de son absence ; Convocation d’un Bureau politique pour organiser une nouvelle convention, inclusive et transparente.

Vers une nouvelle convention ?

L’enjeu est crucial pour le PDCI-RDA, qui doit impérativement désigner un candidat afin de participer pleinement à la présidentielle d’octobre 2025. Après les absences remarquées du parti aux scrutins de 2015 et 2020, les cadres estiment qu’il est temps de repositionner le PDCI-RDA comme une force incontournable du paysage politique ivoirien.

En définitive, les cadres réaffirment leur volonté de sauvegarder l’héritage du parti de l’indépendance, des libertés et du progrès. « Le PDCI vivra, vivra et vaincra ! », ont-ils scandé, appelant à une mobilisation générale pour restaurer l’unité et la crédibilité du parti.