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Ghana : la destitution de la présidente de la Cour suprême, un pari politique majeur

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Un geste inédit


Pour la première fois dans l’histoire du Ghana, une présidente de la Cour suprême en exercice a été destituée. Gertrude Araba Esaaba Sackey Torkornoo, 61 ans, nommée en juin 2023 et troisième femme à occuper cette fonction, a été limogée lundi 1ᵉʳ septembre 2025. La décision fait suite aux conclusions d’une commission d’enquête qui l’accusait de falsification de dossiers judiciaires et de détournement de fonds publics. Suspendue depuis avril, la magistrate a été reconnue coupable d’« inconduite ».

La promesse tenue de John Dramani Mahama


À peine huit mois après son arrivée au pouvoir, le président John Dramani Mahama démontre sa détermination à lutter contre la corruption. Son porte-parole, Felix Kwakye Ofosu, a confirmé qu’il avait entériné la recommandation de la commission « avec effet immédiat ». Pour beaucoup, ce choix audacieux symbolise une rupture : désormais, même les plus hauts responsables judiciaires peuvent être appelés à rendre des comptes.

Des critiques sur la procédure


L’acte, aussi courageux soit-il, divise. L’ancien procureur général adjoint Alfred Tuah-Yeboah a exprimé ses doutes, estimant que « la requête ne présentait aucun motif valable » et dénonçant un précédent dangereux. Mais pour d’autres analystes, ce geste illustre une volonté ferme de briser l’impunité qui mine la confiance des citoyens dans leurs institutions.

Un tournant pour la démocratie ghanéenne


Au-delà de la controverse, ce limogeage inédit marque un avant et un après. Le Ghana, souvent cité comme modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, franchit une étape décisive : celle où la lutte contre la corruption ne se limite plus aux discours, mais s’incarne dans des décisions concrètes, parfois douloureuses.

En destituant Gertrude Torkornoo, le pays envoie un message clair : la justice n’est pas un sanctuaire intouchable, mais une institution qui doit, elle aussi, répondre de ses manquements. Un signal fort, qui pourrait redessiner durablement le paysage institutionnel ghanéen.

Ce précédent ghanéen résonne bien au-delà d’Accra.

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ARTICLE RÉDIGÉ PAR
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Landry Beyhima

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