L’atmosphère politique en Côte d’Ivoire s’échauffe à l’approche de la validation des candidatures, et une voix s’est élevée avec une ferveur qui rappelle les grands soirs de football. Ibrahim Zigui, cyber-activiste proche du PPA-CI, a lancé, dans une vidéo publiée récemment sur YouTube, un appel à la population, l'invitant à se mobiliser massivement le jour de la validation des candidatures. Une prise de parole qui lui a valu une arrestation le 1er septembre 2025.

Sortez comme si c’était une finale. Que ce jour-là, les jeunes sortent massivement, qu’ils soient assis dehors, avec drapeau et maillot de la Côte d’Ivoire, comme si c’était une finale de la CAN.

Ibrahim Zigui, une position pour attendre le résultat devant sortir du Conseil constitutionnel.

Un appel à l’unité populaire ou une incitation à la révolte ?

Dans un pays où l’expression politique reste sous haute surveillance, les mots de Zigui ont résonné non pas comme un cri du cœur, mais plutôt comme un défi lancé au pouvoir.

En comparant la mobilisation citoyenne à l’effervescence d’une finale de Coupe d’Afrique des Nations, il a cherché à transformer un moment institutionnel en fête populaire, en démonstration pacifique de conscience civique.

Répression ou stratégie d’intimidation ?

Son arrestation, survenue peu après la diffusion de son message, soulève des interrogations sur la liberté d’expression et le droit à la mobilisation en Côte d’Ivoire. Pour certains observateurs, cette réaction traduit une nervosité croissante du régime face à une jeunesse de plus en plus politisée et connectée.

Un symbole qui dépasse le militantisme

Pour d'autres, Zigui n’a pas appelé à la violence, mais à une présence visible, festive, patriotique. Son message, teinté d’émotion et de symboles nationaux, pourrait bien devenir un marqueur de la nouvelle génération d’activistes : créative, pacifique, mais déterminée.

L’affaire Zigui relance le débat sur les limites de la parole politique en Côte d’Ivoire. Jusqu’où peut-on aller pour mobiliser sans franchir la ligne rouge ? Et surtout, que fera la jeunesse le jour venu : restera-t-elle silencieuse ou répondra-t-elle à l’appel comme à une finale ?

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