Le nord-est ivoirien traverse une nouvelle crise humanitaire. Depuis plusieurs jours, plus de 10 000 réfugiés ghanéens — des femmes, des enfants et des personnes âgées — ont franchi la frontière pour trouver refuge dans une demi-douzaine de villages de la région du Bounkani. Déjà fragilisée par la pauvreté et la présence de plus de 30 000 demandeurs d’asile burkinabè, selon le Haut-Commissariat des réfugiés (HCR), la zone se retrouve à nouveau sous une pression considérable.

Le président du conseil régional, Philippe Hien, s’inquiète des conséquences :

C’est une situation intenable, confie-t-il. Nos populations, déjà démunies, doivent désormais partager leurs maigres ressources avec ces nouveaux arrivants. Avec la sécheresse qui a compromis les récoltes, nous redoutons des pénuries alimentaires et, pire encore, des tensions qui pourraient dégénérer en violences.

Les autorités locales ont réagi en urgence, distribuant cinq tonnes de riz en deux jours pour soutenir les réfugiés et les communautés d’accueil. Mais les moyens demeurent largement insuffisants face à l’ampleur de la crise.

Cette arrivée soudaine de réfugiés est liée à un conflit foncier intercommunautaire au Ghana voisin, qui a poussé des milliers de personnes à fuir. Ce nouvel épisode rappelle la fragilité sécuritaire de la région du Bounkani, déjà confrontée à la pauvreté chronique, aux aléas climatiques et aux pressions migratoires venues des pays limitrophes.

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