À trois mois d’une présidentielle décisive, la rencontre confidentielle entre Alassane Ouattara et Emmanuel Macron, la semaine dernière à l'Élysée,
n’a rien laissé filtrer officiellement, sauf un tumulte d’interprétations.

Le silence, plus bruyant qu’un discours

L’absence de communiqué officiel attise les suspicions. Pour le juriste en exil, Dr Boga Sacko, défenseur des droits humains, il n’y a aucun doute : « Macron a dû lui dire de ne pas tenter un quatrième mandat. » Une déclaration qui ravive les cicatrices de 2020, quand Paris avait gardé le silence sur la candidature controversée de Ouattara, justifiée par un « cas de force majeure ».

De la tolérance au tournant diplomatique

L’ex-patron de la FIDHOP affirme que ce silence, jadis interprété comme une bénédiction diplomatique, aurait coûté cher à l’opposition ivoirienne. Aujourd’hui, il estime que Paris ne peut plus se permettre une telle posture, au risque d’élargir le cercle des alliés russes dans la région, sur fond de méfiance croissante envers la France.

Un jeu électoral verrouillé ?

Au-delà du mandat, la question de l’inclusivité électorale plane. Gbagbo, Thiam, Blé Goudé, Soro : autant de figures politiques évincées de la course, qui cristallisent les critiques. Pour Dr Boga, Macron aurait plaidé pour une ouverture du jeu. Une hypothèse farouchement rejetée par Arthur Banga, historien et proche du pouvoir, qui dénonce « une vision coloniale dépassée ».

La Côte d’Ivoire, entre pressions étrangères et souveraineté affirmée

Si la rencontre reste sans traces officielles, son impact se dessine déjà dans les débats nationaux. Entre enjeux géostratégiques, recompositions régionales et souveraineté revendiquée, le tête-à-tête du 16 juillet pourrait bien être le théâtre invisible d’un virage politique majeur.

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