SOCIETE

Mort d'Alino Faso : un drap pour se taire, une nation pour s’interroger

Image 1 de l'article

Le corps sans vie de l'activiste burkinabè Traoré Alain Christophe, alias Alino Faso, a été découvert pendu le jeudi 24 juillet dans sa geôle à l'École de Gendarmerie de la République ivoirienne sise à Cocody, avec des traces d’une tentative préalable de mutilation aux poignets. Une scène lourde de questions, qui ravive le débat sur les conditions de détention des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire.

Le Procureur de la République, Koné Braman Oumar, a rapidement réagi en se rendant sur les lieux et en réquisitionnant le médecin légiste de la maréchaussée pour procéder à l'autopsie.

Suicide ou détresse extrême ?


Selon l'expert des corps, le décès d'Alino Faso est consécutif à une pendaison avec un drap, précédée d’une tentative infructueuse de coupure des veines.

Ce double geste révèle un profond désespoir. Qu’est-ce qui aurait pu pousser un homme, accusé certes de faits graves, à une telle décision ?

Un dossier sensible


Arrêté le 10 janvier 2025, M. Traoré était poursuivi pour espionnage, tentative de déstabilisation étatique, diffusion de fausses nouvelles, et complot contre l’autorité de l’État. Des accusations qui, dans le contexte ivoirien actuel, résonnent fort. Mais le timing de son décès interroge.
À trois mois de l'élection présidentielle, la mort d’une figure impliquée dans des actes potentiellement politiques soulève des doutes et des mécontentements dans certains cercles.

Entre transparence et flou


Certes, la rapidité d’intervention du procureur de la République est à saluer, mais rien n’a été dit sur la dimension humaine de cette tragédie. Aucun mot sur l'état psychologique du détenu, ni sur ses conditions de détention, ou encore sur les recours éventuels dont il aurait disposé.

Alors que la société réclame justice, ce drame fait naître une interrogation : celle de savoir si la République observe tous ses citoyens avec la même considération.

Des zones d'ombre


Cette affaire ne doit pas s’éteindre avec le drap qui a servi de lien fatal. Elle doit allumer une lumière sur les zones d’ombre de la détention préventive du détenu et sur le poids psychologique des accusations qui pesaient contre sa personne.

Pour toute information ou suggestion, veuillez nous contacter à l'adresse suivante : inforedaction0758231116@gmail.com

ARTICLE RÉDIGÉ PAR
Photo auteur

Salès Kouassi

0 Commentaire(s)

Aucun commentaire pour le moment.

Laissez un commentaire