POLITIQUE

Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara candidat, pour la stabilité, l’inclusivité doit primer

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L’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre 2025 est désormais officielle. Ce choix, bien que prévisible après sa désignation par le RHDP, engage la nation dans une séquence politique décisive. Il s’agit, pour le chef de l’État, de prolonger son action à la tête du pays dans un contexte qu’il présente comme incertain, notamment sur le plan sécuritaire et institutionnel. Mais au-delà de la personne du président, c’est l’ensemble du processus électoral qui est aujourd’hui en jeu.

La stabilité tant recherchée ne peut être garantie par la seule candidature du président sortant. Elle dépend, de manière fondamentale, de l’inclusivité du processus politique. Si Alassane Ouattara estime que sa présence dans la course est un gage de continuité, alors, dans la même logique républicaine, il doit aussi garantir que tous les autres acteurs majeurs de la scène politique puissent se présenter librement à la même élection. Car dans un État de droit, l’équité ne se mesure pas au traitement réservé au pouvoir, mais à celui accordé à l’opposition.

Il est temps que la République tourne la page des exclusions sélectives. Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro représentent, chacun à leur manière, une part importante de l’histoire politique récente de la Côte d’Ivoire. Leur mise à l’écart du jeu électoral depuis plusieurs années, pour des raisons judiciaires ou administratives, n’a fait que prolonger les tensions et fragiliser l’idée même de réconciliation. À l’approche d’une nouvelle échéance majeure, il appartient au chef de l’État, garant de la cohésion nationale, de poser un acte d’apaisement fort. Une amnistie politique pleine et assumée pour ces trois figures emblématiques serait un pas décisif vers une élection véritablement inclusive.

La paix durable ne se construit ni dans l’exclusion ni dans la peur de la compétition. Elle naît du respect des règles du jeu démocratique et de la reconnaissance de toutes les sensibilités politiques dans leur droit fondamental à participer à la vie de la nation. Laisser place à tous les candidats, quels que soient leurs parcours et leurs opinions, c’est affirmer que la démocratie ivoirienne est suffisamment mûre pour affronter ses contradictions dans les urnes, et non dans la rue.

L’histoire récente de la Côte d’Ivoire a montré que les élections non inclusives sont souvent le terreau de crises profondes. Le moment est donc venu de rompre avec cette logique. En se portant candidat, le président Ouattara ouvre une nouvelle phase politique. Mais cette phase ne pourra être stable et crédible que si elle inclut tous les autres. La légitimité du prochain président, quel qu’il soit, dépendra de la qualité du processus, bien plus que du poids de son parti.

Le peuple ivoirien aspire à la paix, mais il ne saurait sacrifier la justice et la démocratie sur l’autel de la stabilité apparente. Il est temps que les décisions reflètent cette aspiration collective à une Côte d’Ivoire réconciliée, équitable et résolument tournée vers l’avenir.


Delph Bah, Analyste politique & Eveilleur des consciences.

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