Cameroun / Présidentielle 2025: une avalanche de recours, des tensions politiques comme en Côte d'Ivoire

Le Conseil constitutionnel du Cameroun a enregistré depuis le 29 juillet pas moins de 35 recours liés à la publication de la liste provisoire des candidats retenus pour l’élection présidentielle d’octobre prochain. Une effervescence judiciaire et politique qui n’est pas sans rappeler celle que connaît actuellement la Côte d’Ivoire, où la validation de certaines candidatures et l’éviction d’autres figures suscitent de vives contestations.
Au Cameroun, parmi les principaux requérants figurent Bertin Kissob, candidat recalé, ainsi que Léon Theiller Onana et Bello Yaya. Tous trois demandent purement et simplement l’irrecevabilité de la candidature validée du président sortant, Paul Biya, leader du RDPC. Une démarche similaire à celle de certains partis et acteurs ivoiriens qui dénoncent la candidature controversée d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat.
D’autres recours camerounais visent également des personnalités comme Issa Tchiroma Bakary, ex-allié du pouvoir désormais à la tête du FSNC, ou encore Hilaire Macaire Nzipang du Mouvement progressiste, tous deux contestés au sein même de leurs formations. Une situation qui n’est pas sans écho en Côte d’Ivoire, où plusieurs partis sont en proie à des dissensions internes autour des investitures, comme l’a montré récemment la cacophonie au sein du PDCI et du FPI.
Mais c’est surtout le cas de Maurice Kamto, principal opposant au président Biya et figure de proue du Manidem, qui focalise les attentions. L’Élécam, la Commission électorale nationale, a invalidé sa candidature, entraînant deux recours introduits par l’intéressé. Le premier exige l’annulation de la liste des candidats acceptés le 26 juillet, le second conteste la résolution rejetant les candidatures ce même jour. L’affaire fait la une de la presse camerounaise, tout comme en Côte d’Ivoire où les conditions d’éligibilité et les critères d’éviction agitent le débat public et juridique.
À cela s’ajoute le recours de Dieudonné Yebga, lui aussi se revendiquant du Manidem, qui conteste le rejet de sa propre candidature, prétendant être le deuxième représentant du parti. Ce type de rivalité interne entre candidats d’un même bord politique n’est pas sans rappeler les tensions internes au sein du PPA-CI ou encore du RHDP, où des candidatures concurrentes ont parfois été évoquées avant les arbitrages définitifs.
Le Conseil constitutionnel camerounais a commencé l’examen de l’ensemble de ces recours. Des audiences publiques sont attendues dans les prochains jours. L’institution dispose désormais de moins de dix jours pour rendre ses décisions, dans un climat tendu et à fort enjeu, où le parallèle avec la situation ivoirienne s’impose de plus en plus à l’observateur averti du continent.
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