Le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) vient de vivre un séisme politique. À peine quelques heures après avoir déclaré, à la Maison de la Presse à Abidjan, sa candidature à la présidentielle d’octobre 2025, Ahoua Don Mello, jusque-là vice-président exécutif du parti, a été brutalement révoqué par Laurent Gbagbo. Une décision qui officialise une rupture longtemps pressentie au sein du mouvement fondé par l’ancien chef de l’État.

Une candidature, une sanction

Lors d’une conférence de presse tenue à Abidjan, Ahoua Don Mello a surpris la scène politique en annonçant sa volonté de briguer la magistrature suprême. « Afin d’éviter la politique de la chaise vide, je déclare solennellement ma candidature à l’élection présidentielle », a-t-il affirmé, tout en précisant qu’il se retirerait si Laurent Gbagbo était jugé éligible.

Mais cette précaution stratégique n’a pas convaincu le leader du PPA-CI. Dans un document officiel signé le jour même, Laurent Gbagbo invoque les « nécessités de service » pour justifier la révocation de son vice-président. L’intérim est confié à Jean-Gervais Tcheidé, tandis que Justin Koné Katinan hérite de la charge de la promotion du panafricanisme.

Une fracture devenue rupture

Le communiqué du parti, signé par Sébastien Dano Djédjé, ne laisse place à aucune ambiguïté : « Le PPA-CI prend acte de cette décision personnelle et souhaite bon vent à cet ancien collaborateur du président Laurent Gbagbo. » Une formule polie pour entériner une séparation politique désormais irréversible.

Cette révocation fait suite à une série de tensions internes. Début juillet, une note confidentielle d’Ahoua Don Mello avait fuité dans la presse, suggérant de préparer des candidatures alternatives en cas d’inéligibilité de Gbagbo. La direction du parti avait réagi avec fermeté, allant jusqu’à exclure deux membres pour leur soutien affiché à Don Mello.

Vers une recomposition politique ?

Ce coup de théâtre pourrait bien redessiner les lignes de la présidentielle à venir. Ahoua Don Mello, ancien ministre et figure du panafricanisme, se retrouve désormais en électron libre. Sa candidature, bien que conditionnelle, marque une volonté de rupture avec l’ordre établi au sein du PPA-CI.

La question qui brûle désormais toutes les lèvres : cette fracture interne affaiblira-t-elle le camp Gbagbo ou donnera-t-elle naissance à une nouvelle dynamique politique ?

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