La révocation d’Ahoua Don Mello : trahison politique ou simple acte d’indiscipline ?

Le 31 juillet 2025 pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire récente du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). En l’espace de quelques heures, deux événements majeurs ont secoué la formation politique : la déclaration de candidature de M. Ahoua Don Mello à l’élection présidentielle, suivie de sa révocation immédiate de ses fonctions de Vice-Président Exécutif chargé des Lacs et de la Promotion du Panafricanisme.
À première vue, le lien entre ces deux faits ne fait aucun doute. La direction du parti, par la voix de son Président-Exécutif, Sébastien Dano Djédjé, a pris acte de ce que le communiqué officiel qualifie pudiquement de « décision personnelle », tout en réaffirmant l’attachement du PPA-CI à sa ligne politique souverainiste. Le ton reste institutionnel, sans agressivité apparente, mais le mot est bien choisi : personnelle, donc non concertée, non autorisée, et surtout non légitime au regard des règles internes du parti.
Quelques heures plus tard, c’est une décision formelle signée par le Président Laurent Gbagbo lui-même qui acte la révocation de Don Mello, confie son intérim à Jean-Gervais Tchéidé et redistribue ses responsabilités. Le timing est parlant : le PPA-CI n’a pas tardé à sanctionner ce qui s’apparente clairement à un acte de défiance, voire de trahison.
Car il faut appeler les choses par leur nom : au sein d’un parti structuré, une ambition politique individuelle ne peut pas s’exprimer dans le dos de l’instance dirigeante, encore moins dans une période aussi stratégique. En posant un acte aussi grave sans en référer au président du parti ni aux organes compétents, M. Don Mello a franchi une ligne rouge. Celle qui sépare l’engagement loyal de la manœuvre personnelle. Celle qui oppose la solidarité militante à l’agenda caché.
Le PPA-CI, dans sa réaction rapide et ferme, a voulu envoyer un message sans ambiguïté : on ne trahit pas la confiance de Laurent Gbagbo, on ne piétine pas la discipline de parti, on ne se sert pas du parti comme tremplin pour une aventure solitaire. Cette éviction n’est donc pas seulement une sanction, c’est un recadrage politique majeur et un rappel des fondamentaux : au sein du PPA-CI, l’action politique est collective, structurée, et alignée sur des principes clairs.
Une page se tourne peut-être, mais elle interroge sur la tentation de certains cadres à confondre loyauté et opportunisme, engagement et stratégie personnelle. Le cas Don Mello devient alors un précédent : au sein du PPA-CI, trahir la ligne, c’est s’exclure soi-même.
Delph Bah, Analyste politique & Éveilleur des consciences
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1 Commentaire(s)
Antony
2025-08-01 18:12:16De toutes les façons, certaines informations fusent deja. On en saura plus certainement les jours à venir.