Alors que la Nation tout entière s’apprête à célébrer le 65ᵉ anniversaire de son indépendance, le peuple ivoirien attendait de son Président un message d’apaisement, de hauteur et d’ouverture. À quelques mois d’une élection présidentielle décisive, les préoccupations sont claires : éviter les tensions, rassurer sur l’inclusivité du processus électoral et consolider le climat politique.

Mais le discours de ce 6 août, s’il a mis en avant les acquis économiques et les efforts en matière de sécurité, a laissé de côté l’essentiel : les attentes démocratiques des Ivoiriens. Aucun mot sur les revendications portées par une partie importante de la classe politique. Aucun geste fort pour montrer la volonté d’un dépassement des clivages.

La population, elle, reste préoccupée par le risque d’exclusion de certaines figures majeures de l’opposition et par les tensions que cela pourrait engendrer. Face à cela, beaucoup espéraient un message de rassemblement, un acte de grandeur. Hélas, ce geste politique tant attendu n’est pas venu.

Depuis près de quinze ans, le Chef de l’État a assuré la stabilité du pays. C’est un acquis précieux, mais qui ne peut être préservé que par un engagement continu en faveur du dialogue et de l’écoute. Ne pas entendre les appels au compromis, c’est prendre le risque d’une crispation dont personne ne souhaite les conséquences.

Ce discours aurait pu marquer un tournant. Il restera, pour beaucoup, le symbole d’un rendez-vous manqué avec l’histoire.


Delph Bah, Analyste politique & Éveilleur des consciences

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