À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a lancé un appel retentissant à la communauté internationale, l’accusant de complicité silencieuse dans la crise politique ivoirienne. Dans un discours incisif, l’ancien patron du Crédit Suisse n’a pas mâché ses mots : “L’histoire et les Ivoiriens vous jugeront durement.”

Une interpellation sans détour

Face à un parterre de militants et de sympathisants réunis à Abidjan, Thiam a dénoncé ce qu’il qualifie de “soutien aveugle” des partenaires étrangers au régime en place.

Ce pouvoir est né d’une ingérence extérieure majeure, sous l’égide de l’ONU.

a-t-il martelé, accusant les acteurs internationaux d’être “comptables des agissements” du gouvernement actuel.

Alors que la présidentielle du 25 octobre approche dans un climat de forte tension, Thiam dénonce une “élimination systématique des leaders de l’opposition” et un “quatrième mandat anticonstitutionnel”. Lui-même exclu du scrutin pour des raisons de nationalité controversées, il a saisi le Comité des droits de l’homme de l’ONU, qui a récemment demandé à l’État ivoirien de garantir ses droits civiques.

“Le bon côté de l’histoire”

Dans un ton grave et solennel, Thiam a exhorté les partenaires internationaux à rompre avec ce qu’il appelle “une position intenable de non-ingérence”. “Ce silence est une faute morale”, a-t-il lancé, avant d’ajouter :

Ceux qui ont mis ce régime en place doivent maintenant assumer leurs responsabilités.

Le président du PDCI appelle à un sursaut éthique :

Cessez de soutenir un régime usé, vieillissant, corrompu, sous perfusion et à court d’idées.

Il conclut son discours par une mise en garde :

Si vous faites le mauvais choix, ici, c’est-à-dire celui du court terme et des intérêts particuliers, le tribunal de l’histoire et les Ivoiriens vous jugeront durement.

Vers une présidentielle sous haute tension

Ce discours marque un tournant dans la campagne électorale, où les voix dissidentes peinent à se faire entendre. Thiam, figure montante de l’opposition, semble décidé à faire de cette élection un moment de vérité, non seulement pour les Ivoiriens, mais aussi pour leurs partenaires internationaux.

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