Côte d'Ivoire / « On m’appelle Gbagbo Laurent » : quatre ans d’une résurgence politique en Côte d’Ivoire ; l’homme, le mythe, l’influence

17 juin 2021 – 17 juin 2025 : Quatre ans après son retour, l’ombre portée de Laurent Gbagbo sur la politique ivoirienne
Abidjan, 17 juin 2025 – Cela fait quatre ans, jour pour jour, que Laurent Gbagbo foulait à nouveau le sol ivoirien, après une décennie de procédures judiciaires internationales et d’exil. Depuis ce 17 juin 2021, sa silhouette politique n’a cessé de planer sur le paysage politique ivoirien. En témoigne une phrase devenue emblématique : « On m’appelle Gbagbo Laurent », désormais citée comme une signature identitaire aux résonances à la fois historiques, politiques et métaphysiques.
Une naissance dans la guerre, une vie de combat
Né en 1945, en pleine Seconde Guerre mondiale, Laurent Gbagbo s’est forgé dans un contexte de tumulte mondial. C’est dans les années 1980 qu’il entre véritablement dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, en fondant clandestinement le Front populaire ivoirien (FPI) à Dabou en 1982. Face à la domination du parti unique dirigé par le président Félix Houphouët-Boigny, Gbagbo se positionne rapidement comme le porte-voix des exclus du système. Il dénonce la personnalisation du pouvoir et une politique qu’il juge tribale.
Le combat qu’il mène ne tarde pas à lui valoir la prison, à Séguéla, non pour des crimes de droit commun, mais pour ses idées. Ce parcours de militant l’installe progressivement comme figure centrale de l’opposition démocratique. Il passe près de quarante ans à étudier, pratiquer et vivre la politique, jusqu’à accéder à la magistrature suprême en 2000.
Gbagbo, l’idéologue
Au-delà du militant, Laurent Gbagbo est aussi un intellectuel engagé. Docteur en histoire, professeur, helléniste et latiniste, il maîtrise les racines de la langue française et assume une pensée politique enracinée dans une lecture critique du colonialisme et des rapports Nord-Sud. Écrivain prolifique, il a publié plusieurs ouvrages de référence.
Son combat pour la dignité de l’homme africain dépasse les frontières nationales. Son procès et son acquittement devant la Cour pénale internationale sont, pour ses partisans, une victoire symbolique et politique. Ils y voient la restauration d’un homme injustement poursuivi et même, selon certains, la réhabilitation de l’Afrique bafouée.
Un chef qui tend la main, même à ses ennemis
Parmi les éléments qui marquent la mémoire collective, ses relations avec les anciens rebelles. Après avoir été attaqué en plein exercice du pouvoir, Gbagbo a fait le choix de travailler avec ses adversaires plutôt que de les exclure ou de les poursuivre. Cette attitude, interprétée comme un geste de réconciliation, continue d’alimenter les débats sur sa posture politique : humaniste pour les uns, stratège pour les autres.
Ni compromission, ni compromission financière
Autre élément souvent mis en avant par ses partisans : son intégrité financière. Laurent Gbagbo affirme n’avoir jamais sollicité ni accepté d’argent des présidents qui l’ont précédé ou suivi. Une rareté en politique, selon ses soutiens, qui évoquent avec fierté une probité quasi mythique dans un environnement souvent entaché par les soupçons de corruption.
Une parole devenue légende
L’expression « On m’appelle GBAGBO LAURENT », prononcée avec aplomb, résonne aujourd’hui comme un résumé de son parcours. Elle rappelle ses luttes, ses sacrifices, son endurance, mais aussi la confiance inébranlable qu’il affiche dans son destin. Pour ses partisans, Gbagbo est plus qu’un homme politique : il est une conscience nationale, un guide, presque une figure prophétique. Certains le présentent comme un « ESPRIT SÉMINAL », un être dont la pensée politique dépasse le cadre ivoirien. Ce culte intellectuel autour de sa personnalité est nourri par ses discours, ses écrits, et la fidélité d’une base militante toujours mobilisée.
L’attente d’un retour au pouvoir
À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, beaucoup voient en LAURENT GBAGBO l’homme providentiel capable de restaurer l’ordre et la justice. Dans une Côte d’Ivoire confrontée à des tensions sociales et politiques persistantes, ses soutiens espèrent un retour triomphal à la tête de l’État.
Quatre ans après son retour au pays, LAURENT GBAGBO demeure une figure incontournable, à la fois admirée, controversée, mais toujours influente. Son nom, prononcé comme un mot de ralliement – « On m’appelle GBAGBO LAURENT » – est désormais bien plus qu’une phrase : c’est une revendication identitaire, une déclaration de combat, et pour beaucoup, un appel à un nouveau chapitre de l’histoire ivoirienne.
Maman Julie De BG, présidente du mouvement Vérité - Légalité - Justice en Côte d'Ivoire.
Titre : Inforelayeur
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