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Parrainage citoyen : le procès contre l’État ivoirien reporté à nouveau, l’ADP redoute une manœuvre dilatoire du pouvoir

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Le procès très attendu opposant Jacob Mamadou Coulibaly, président de l’Alliance pour la Démocratie et la Paix (ADP), à l’État de Côte d’Ivoire devant la Cour de justice de la CEDEAO n’a finalement pas eu lieu ce jeudi 26 juin, comme initialement prévu. Il s’agit du second report de cette affaire qui cristallise les tensions autour du parrainage citoyen, une condition controversée pour la candidature à l’élection présidentielle.

Un silence pesant dans la salle d’audience


Selon les informations recueillies, aucune des parties n’a été autorisée à s’exprimer lors de l’audience. La juge-présidente, la Nigériane Catherine Dupe Atoki, a simplement annoncé le report sans fournir de justification détaillée. Ce mutisme institutionnel a suscité l’incompréhension du plaignant, qui redoute une manœuvre dilatoire à quelques mois du scrutin présidentiel prévu le 25 octobre 2025.

Un enjeu démocratique majeur


Pour Jacob Mamadou Coulibaly, le report de cette audience compromet sérieusement les chances d’un débat équitable sur le parrainage citoyen. « Nous sommes perplexes face à ce report, car le processus électoral est déjà en cours. Les partis politiques ont commencé à collecter les parrainages. Ce retard pourrait nous conduire à une élection présidentielle entachée d’inégalités », a-t-il déclaré dans un communiqué exclusif.

L’ADP conteste la légitimité du parrainage citoyen, estimant qu’il constitue un obstacle à l’égalité des chances entre les candidats. Le mouvement politique plaide pour son annulation, arguant qu’il viole le droit fondamental à la participation politique et restreint l’expression démocratique.

Un calendrier électoral sous pression


Ce nouveau report intervient alors que la Commission électorale indépendante (CEI) a déjà lancé les opérations de collecte des parrainages. Le risque, selon l’ADP, est que la Cour ne statue qu’après que les règles contestées auront été pleinement appliquées, rendant toute décision ultérieure inopérante.

Et maintenant ?

L’affaire reste en suspens, sans nouvelle date d’audience annoncée. Pour l’ADP, le combat judiciaire continue, mais le temps joue désormais contre eux. Dans un contexte politique tendu, ce procès pourrait bien devenir un révélateur des limites de la justice régionale face aux enjeux électoraux nationaux.
ARTICLE RÉDIGÉ PAR
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Salès Kouassi

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