2025 : Laurent Gbagbo trace clairement la ligne rouge face au régime en place

Le discours tenu par Laurent Gbagbo ce samedi, à la place Ficgayo de Yopougon, s’impose comme un acte stratégique majeur en vue de l’élection présidentielle de 2025. Devant une marée humaine composée de militants du PPA-CI et de sympathisants du PDCI, l’ancien président a délivré un message d’une rare clarté, mêlant fermeté, mise en garde et vision, tant sur le plan national qu’international.
Dès l’entame, il s’en prend à l’ingérence étrangère dans les choix politiques ivoiriens, tournant en dérision le fait que le président sortant, sollicité par ses partisans pour se présenter à nouveau, ait pris l’avion pour Paris « réfléchir », avant d’annoncer sa candidature à son retour. Gbagbo s’interroge alors :
Pour lui, cela traduit un déficit criant de souveraineté et une dépendance inacceptable.Serait-ce désormais à l’Élysée que se prennent les décisions importantes pour notre pays ?
Il dénonce ensuite la mise à l’écart délibérée des figures majeures de l’opposition, alors même que le président sortant s’octroie sans entrave la possibilité de briguer un nouveau mandat. Selon Gbagbo, ce déséquilibre traduit une confiscation du jeu démocratique, incompatible avec les principes du pluralisme et de la justice électorale.
Le cœur de son allocution repose sur un rejet absolu de l’hypothèse d’un quatrième mandat. Il rappelle que la Constitution ivoirienne ne permet que deux mandats, et considère que le troisième exercé par le pouvoir actuel est déjà anticonstitutionnel. Il prévient : toute tentative de forcer un quatrième passage risque d’embraser à nouveau le pays, rappelant la mort tragique de Koffi Toussaint lors des manifestations de 2020. Il appelle alors le peuple à ne pas se laisser intimider, tout en avertissant les alliés extérieurs du régime qu’aucune approbation étrangère ne saurait couvrir une violation aussi flagrante de la loi fondamentale.
Réagissant à l’annonce du RHDP, qui envisage une marche en faveur du quatrième mandat, Gbagbo use de satire : « Voilà des gens qui veulent nous servir à manger… » avant de prévenir que l’opposition ne restera pas spectatrice :
S’ils marchent, nous marcherons ; s’ils persistent, nous persisterons. Abidjan est vaste : qu’ils marchent à Abobo, nous marcherons à Yopougon ; s’ils sont au Plateau, nous irons à Marcory.
Une manière d’illustrer le risque d’un pays transformé en « République des marcheurs ».
En somme, ce discours ne relève pas de la simple critique ; il pose un cadre politique et moral pour 2025. Laurent Gbagbo y place la souveraineté nationale, le respect strict de la Constitution et la mobilisation citoyenne comme lignes rouges infranchissables. Désormais, la question est claire : le pouvoir en place osera-t-il les franchir ?
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