Dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 août 2025, un drame d’une violence inouïe a bouleversé les paisibles localités de Néounoufla et Néoulefla, dans le département de Vavoua. Prao Kouaou John Alex, instituteur de CP1 et directeur adjoint de l’école primaire des deux villages, a été sauvagement agressé par un groupe de jeunes drogués alors qu’il tentait de préserver le sanctuaire scolaire. Le jeudi 14 août, il a succombé à ses blessures au CHU de Bouaké, laissant derrière lui une famille orpheline et une communauté meurtrie.

Un éducateur tombé en héros

Prao Kouaou Alex n’était pas seulement un enseignant : il était un repère, un homme de principes, un bâtisseur de conscience. Résidant dans l’enceinte de l’école, il surprend un groupe de jeunes en train de consommer de la drogue dans la cour. Fidèle à sa mission, il leur demande calmement de quitter les lieux. Mais sa parole devient le déclencheur d’une agression sauvage. L’un des jeunes, armé d’un chevron pointu, le frappe violemment à la tête, provoquant une lésion cérébrale fatale.

Une course contre la mort

Transporté d’urgence de Néounoufla à Vavoua, puis à Daloa et enfin au CHU de Bouaké, l’enseignant a lutté entre la vie et la mort. Malgré les efforts des médecins, il ne survivra pas à ses blessures. Son décès plonge les villages dans une tristesse profonde.

Témoignages poignants et colère populaire

« Il était là pour enseigner, pour éduquer. Jamais offensif, toujours bienveillant », confie Youssef Fofana, ami proche. Gbakayoro, son collègue, ajoute : « Prao incarnait l’amour du prochain. » À Néoulefla, l’émotion est à son comble. Les habitants dénoncent une attaque contre l’école, contre le savoir, contre l’avenir.

Enquête ouverte, justice attendue

Les forces de l’ordre ont lancé une enquête. Les agresseurs, connus pour fréquenter des fumoirs clandestins, sont activement recherchés. Des éléments de l’escadron 1/2 de Daloa, appuyés par la cellule anti-drogue, sont mobilisés pour les retrouver.

L’école, sanctuaire menacé

Ce drame tragique met en lumière la vulnérabilité des enseignants en milieu rural. Trop souvent seuls face à des dangers croissants, ils deviennent les premières cibles d’une jeunesse en dérive. La communauté éducative appelle à des mesures urgentes pour sécuriser les écoles et protéger leurs personnels.

Un hommage national en gestation

Prao Kouaou Alex est désormais un symbole : celui du courage, de l’engagement, du sacrifice. Son nom restera gravé dans les mémoires comme celui d’un homme qui a donné sa vie pour défendre l’école, ce temple du savoir et de l’avenir.

Un appel à l’action

Ce drame ne doit pas rester sans suite. Il interpelle les autorités, les éducateurs, les parents et la société tout entière. Il est temps de restaurer le caractère sacré de l’école, de protéger ceux qui la font vivre, et de dire non à la violence et à la drogue.

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