SOCIETE

Scandales sexuels et impunité en Afrique : quand la vérité cherche un visage

Du palais de Malabo aux ruelles d’Abobo, en passant par les serveurs clandestins de Dakar, trois affaires aussi sulfureuses que préoccupantes dessinent un paysage inquiétant : celui d’un continent où les abus sexuels se dissimulent derrière les pouvoirs mystiques, politiques ou numériques.

Guinée équatoriale : Baltasar Ebang Engonga, la chute d’un homme d’État


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Balthazar Ebang Engonga

En novembre 2024, plus de 400 vidéos à caractère sexuel, certaines tournées dans des bâtiments administratifs, ont exposé Baltasar Ebang Engonga, haut responsable du régime équato-guinéen. Ces contenus, révélant des liens intimes avec des femmes proches du gouvernement, ont déclenché une tempête numérique. Face au tollé, l’État a limité l’accès à Internet pour contenir la propagation, une réponse jugée liberticide par les défenseurs des droits numériques.

Le silence de la présidence face à l’ampleur du scandale, et l’absence de poursuites formelles, interrogent sur la transparence des institutions et l’éthique au sommet du pouvoir. Au-delà du choc visuel, la société civile exige un débat national sur les dérives sexuelles dans les cercles politiques et le rôle des femmes dans ce jeu opaque.

Côte d’Ivoire : “Gari”, le faux marabout de Port-Bouët démystifié


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"Gari" - "Balthazar de port Bouet"

Juillet 2025 : un marabout burkinabè, surnommé « Gari » ou encore « Baltazar de Port-Bouët », est arrêté à Abobo par la BRI Nord, après une cavale entamée à Tanda. Recherché pour attentat à la pudeur, il aurait abusé de jeunes hommes, souvent en quête de réussite facile, sous couvert de rituels mystiques. À Port-Bouët, il séduisait avec gadgets high-tech et faux espoirs, filmant méthodiquement ses actes pervers.

Les témoignages évoquent des manipulations psychologiques renforcées par des pratiques occultes. Le traumatisme des victimes, longtemps tu, par peur ou honte, commence à se libérer. L’enquête pourrait déboucher sur des accusations plus lourdes. Pour beaucoup, c’est une affaire emblématique du fléau des abus sous couvert religieux.

Sénégal : Kocc Barma, l'architecte du chantage numérique


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El Hadj Babacar Dioum - "kocc Barma"

Dans l’affaire sénégalaise, c’est le cyberespace qui devient théâtre du scandale. El Hadj Babacar Dioum, alias « Kocc Barma », administre depuis 2018 le site Babip@rno, spécialisé dans la diffusion de sextapes sans consentement. Avec plus de 5 000 plaintes, l’homme utilisait ces contenus à des fins de sextorsion, ciblant des femmes anonymes et célébrités via des transactions occultes.

L’arrestation de Dioum, avec armes à feu et dizaines de serveurs à l’appui, réveille les lacunes criantes de régulation sur les contenus numériques en Afrique. Le déclencheur : une adolescente de 16 ans victime de chantage, protégée par sa sœur. Depuis, l’affaire mobilise une population lasse des silences complices et des atteintes à la dignité.

Visages masqués, vérité étouffée ?


À la télévision ou dans les journaux, les visages des mis en cause sont souvent floutés. Une précaution légale, certes, mais qui soulève une question sociétale : quand les faits sont avérés ou les témoignages accablants, pourquoi masquer la vérité ? Si le principe de la présomption d’innocence doit être préservé, dans des affaires aussi graves, ce floutage devient parfois le dernier masque d’une impunité persistante.

Vers une catharsis continentale ?


Ces trois affaires ne sont pas des accidents isolés. Elles dessinent un schéma dangereux : l’utilisation de l’intimité comme instrument de pouvoir, de soumission ou de profit. Si leurs contextes diffèrent, leur dénominateur commun est l’abus sous silence.

Aujourd’hui, la balle est dans le camp des gouvernements, des médias et des citoyens. Le continent a besoin d’un réveil moral, d’une régulation forte des pratiques numériques, et surtout d’une culture de justice où les agissements ne se dissimulent plus derrière les masques, ni physiques, ni institutionnels.

Bien que justice ait été rendue, d’après les informations sur les réseaux sociaux, la population africaine se questionne encore sur la transparence de ces affaires. La liberté et la démocratie sexuelles, répandues en Afrique, prennent une tournure très amère. L’Afrique n’a-t-elle plus de mœurs ?

Si la justice africaine se veut légitime, qu’elle fasse preuve de responsabilité et d’intégrité.


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ARTICLE RÉDIGÉ PAR
Photo auteur

Salès Kouassi

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