Népal : 19 morts, le Parlement incendié et la démission du Premier ministre après des émeutes

Une vague de manifestations contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption a plongé le Népal dans le chaos. Le Premier ministre KP Sharma Oli a annoncé sa démission mardi, après l’incendie du Parlement et la mort d’au moins 19 personnes à Katmandou.
Le Népal traverse l’une de ses pires crises politiques depuis la fin de la guerre civile. Depuis lundi 8 septembre, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Katmandou et d’autres grandes villes pour dénoncer la corruption des élites et le blocage des réseaux sociaux. La contestation a rapidement viré à l’émeute : au moins 19 personnes ont été tuées et plus de 400 blessées, selon un bilan officiel.
Le Parlement incendié, l’armée déployée
Mardi, la colère populaire a atteint son paroxysme lorsque des manifestants ont mis le feu au Parlement népalais et attaqué des bâtiments publics ainsi que des résidences de responsables politiques. Le domicile du Premier ministre KP Sharma Oli, 73 ans, a également été pris pour cible. L’armée a été déployée dans la capitale pour reprendre le contrôle des rues, désormais placées sous couvre-feu.
La démission d’un vétéran politique
Face à l’ampleur des violences, le Premier ministre a annoncé sa démission dans une lettre adressée au président Ramchandra Paudel. « Afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique », a-t-il déclaré, marquant ainsi la fin d’une carrière de plus de 60 ans, au cours de laquelle il avait dirigé le pays à plusieurs reprises depuis 2015. Trois de ses ministres, dont celui de l’Intérieur, avaient déjà quitté le gouvernement.
Le blocage des réseaux sociaux, déclencheur de la crise
À l’origine de la mobilisation : la décision du gouvernement de bloquer 26 plateformes en ligne, dont Facebook, YouTube, X et LinkedIn. Une mesure prise en application d’un arrêt de la Cour suprême de 2023, mais largement perçue comme une atteinte à la liberté d’expression. Mardi soir, le gouvernement a finalement levé la restriction, rétablissant l’accès aux réseaux sociaux après cinq jours de coupure.
Réactions et incertitudes
L’ONU s’est dite « consternée par l’escalade de la violence » et a appelé au respect de la liberté d’expression et au dialogue. L’ONG Amnesty International réclame une enquête indépendante sur la répression policière. À Katmandou, l’ancienne cheffe de la Cour suprême Shushila Karki est citée parmi les personnalités pressenties pour diriger la transition.
Malgré l’annonce de la démission du Premier ministre et la levée du blocage des réseaux sociaux, la situation reste volatile. Le président Paudel a exhorté « toutes les parties à faire preuve de retenue » pour éviter que le pays, déjà fragilisé par ses crises politiques à répétition, ne sombre davantage dans l’instabilité.
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