Le Mali vient de franchir un cap décisif dans la valorisation de ses ressources stratégiques. Après six mois de suspense, la mine de lithium de Bougouni, exploitée par le britannique Kodal Minerals, a obtenu son permis d’exportation. Ce précieux sésame autorise l’acheminement de 125 000 tonnes de concentré de spodumène vers la Chine, via le Port autonome d’Abidjan. Une avancée logistique et diplomatique qui redessine les contours du commerce minier ouest-africain.

Transport malien, port ivoirien : une alliance régionale en marche

Le permis délivré par le gouvernement de transition malien impose des conditions strictes : recours exclusif à des transporteurs maliens, paiement des taxes et redevances, enfin encadrement des prix. Kodal Minerals a déjà mobilisé une flotte de camions locaux pour entamer les expéditions depuis Bougouni. Le choix du Port d’Abidjan, reconnu pour son efficacité, confirme le rôle central de la Côte d’Ivoire dans les corridors commerciaux du Sahel.

Tarification sous surveillance : Bamako garde la main

Si l’accord signé avec Hainan Mining prévoit un prix basé sur le Shanghai Metal Market, Bamako se réserve un droit de regard. Objectif : garantir que le lithium malien soit vendu à sa juste valeur sur le marché international. Ce contrôle tarifaire, bien que source de retard, témoigne d’une volonté politique affirmée de défendre les intérêts nationaux dans un secteur en pleine effervescence.

Goulamina en embuscade : le géant silencieux

Pendant que Bougouni célèbre son feu vert, la mine de Goulamina, détenue par le chinois Ganfeng, reste en attente. Avec une capacité annuelle de plus de 500 000 tonnes, elle pourrait quadrupler l’offre malienne. Mais l’absence d’informations sur ses modalités d’exportation intrigue et alimente les spéculations.

Un tournant stratégique pour le Mali

La délivrance du permis à Bougouni marque une étape majeure pour le secteur minier malien. Elle reflète une volonté de mieux encadrer les flux commerciaux et de maximiser les retombées économiques dans un contexte de transition énergétique mondiale. Si les infrastructures suivent, le Mali pourrait bien devenir un acteur incontournable du lithium africain.

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