Pendant trois jours, l’EPP Anoumabo 4 s’est transformée en véritable carrefour d’ambitions et de tensions. Le concours d’entrée à l’Institut National de Formation des Agents de Santé (INFAS), débuté le samedi dernier, s’est achevé le lundi 18 août dans une atmosphère mêlant rigueur, émotion et détermination.

Une mobilisation exemplaire malgré les défis logistiques

Initialement prévu au lycée municipal de Marcory, le concours a été redéployé à l’EPP Anoumabo 4 en raison de travaux de réhabilitation. Ce changement n’a pas freiné l’élan des organisateurs : 1 683 candidats ont répondu présents sur les 1 711 attendus, avec 28 absents enregistrés.

Dès l’aube, les responsables du centre et les surveillants ont pris position, assurant une organisation fluide et professionnelle. « Tout était prêt dès la première heure. Aucun retard du côté des encadreurs », confie un surveillant, visiblement satisfait du déroulement.

Des candidats entre ponctualité et désillusion

Si la majorité des candidats ont respecté les horaires, quelques-uns ont accusé un léger retard, toléré par les responsables. Mais pour ceux arrivés avec près d’une heure de retard, la sanction fut sans appel : l’accès au centre leur a été refusé. Une décision difficile mais nécessaire selon les encadreurs. Les visages en larmes de ces candidats recalés ont marqué les esprits.

« C’est choquant, mais il faut du courage pour faire respecter les règles », glisse un responsable du centre.

Des épreuves contrastées, des impressions variées

À la sortie des salles, les témoignages recueillis traduisent une diversité d’expériences :

Kouassi : « Les épreuves se sont bien déroulées. Nous avons fait de notre mieux. À présent, c’est entre les mains de Dieu. »

Yépié Deborah : « Ça s’est bien passé, les sujets étaient abordables. »

Melissa Kra : « C’était à la fois facile et complexe. Le stress était palpable. »

Richmond : « Les romans étudiés n’avaient aucun lien avec les sujets. Ce n’était pas ce que nous avions révisé. »

INFAS : une mission vitale pour la santé publique

L’INFAS, pilier de la formation sanitaire en Côte d’Ivoire, forme chaque année des milliers d’infirmiers, sages-femmes, techniciens biomédicaux et biologistes médicaux. Le concours est ouvert aux titulaires du BAC, avec des bourses étatiques à la clé. Une filière privée existe également pour les détenteurs du BEPC ou du BAC.

Des propositions pour une meilleure accessibilité

Face aux retards et aux difficultés d’orientation dans la capitale, des voix s’élèvent pour une réforme logistique. Des sources proches des organisateurs suggèrent :

la décentralisation des centres de composition pour permettre aux candidats de composer dans leur localité ;

la mise à disposition de dortoirs pour héberger les candidats venant de loin.

Un concours révélateur des ambitions et des failles

Le concours INFAS 2025 aura été un révélateur : celui de la volonté des jeunes Ivoiriens de servir la santé publique, mais aussi des défis logistiques à relever pour garantir l’équité et l’accessibilité. Entre larmes et espoirs, une nouvelle génération d’agents de santé se prépare à prendre le relais.

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