SOCIETE

ENQUETE EXPRESS : Pourquoi procéder à des arrestations sous forme d’enlèvement plutôt qu’à des convocations habituelles ?

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Alors que la loi prévoit des convocations judiciaires, de plus en plus de familles dénoncent des arrestations ressemblant à de véritables enlèvements. Les témoignages recueillis par Inforlayeur traduisent un malaise grandissant dans l’opinion publique.

La douleur des familles


La détresse est omniprésente chez les proches des personnes arrêtées. Natalie Dja, infirmière, fait référence à l’affaire Zigui :

Ce n’est pas une arrestation, c’est un enlèvement. Des hommes armés ont pris le jeune sans mandat, sans explication. Sa mère a cherché partout : DST, Sebroko, Préfecture, rien. Par surprise, il se retrouve à la MACA. S’il a fauté, qu’on le juge, mais qu’on ne le cache pas comme un criminel.


Un cri de détresse qui illustre la souffrance des familles et leur sentiment d’abandon.

L’indignation populaire


Dans les quartiers, la colère se fait entendre. Koffi, mécanicien à Abobo, s’indigne :

Moi je ne fais pas de politique, mais ce que je vois me choque. On ne peut pas venir chercher quelqu’un comme un voleur. Si l’État veut arrêter, qu’il le fasse proprement. Sinon, demain, c’est nous tous.


Un témoignage qui résume une inquiétude largement partagée : la peur de voir ces méthodes se banaliser.

L’alerte des juristes


Des spécialistes du droit s’inquiètent ouvertement. Pour Mme Kouadio, professeure de droit :

Une convocation est une invitation légale. Une interpellation suppose un mandat. Un enlèvement, c’est une violation des droits. Ce que nous voyons est inquiétant pour l’État de droit.


Son constat est sans appel : ces pratiques contournent parfois les règles élémentaires de justice.

La confiance ébranlée


Chez certains citoyens, le désenchantement domine. Koné, informaticien, exprime son scepticisme :
@#On peut penser qu'il n'existe pas de loi ni de justice, peut-être ailleurs oui, mais en Côte d’Ivoire pas sûr. Même si une autorité tue, la justice et le droit pourraient changer de camp et la suivre...


Un sentiment de résignation qui illustre l’effritement de la confiance dans les institutions.

Des voix relativisent


Pour d’autres, ces méthodes ne seraient pas aussi alarmantes. Konan Évariste, infirmier à Adzopé, estime :

C’est une méthode qui peut sembler étrange, mais les personnes concernées finissent toujours par être retrouvées, même si cela prend quelques jours.


Un discours qui cherche à rassurer, mais qui peine à convaincre.

La jeunesse sous pression


Chez certains jeunes, le sentiment de peur s’installe. Miss Clodine, diplômée sans emploi, confie :
@#Cela fait peur. On n’a plus le droit de s’exprimer librement. Dès qu’on veut donner son avis, on regarde autour de soi, comme si on craignait d’être surveillé.


Une autocensure grandissante qui fragilise la liberté d’expression.

L’argument sécuritaire


Du côté des défenseurs de l’ordre, la justification est claire. Un témoin sous anonymat explique :

Une autorité mérite le respect. Plusieurs communiqués ont sensibilisé la population, mais certains continuent de perturber l’ordre public. Les agents interviennent encagoulés pour assurer leur sécurité.


Une logique sécuritaire mise en avant, sans pour autant apaiser les doutes.

Une stratégie d’intimidation ?


Enfin, certains y voient une démarche plus large. Pour M. Bouba :

C’est une stratégie d’intimidation. On retrouve ces pratiques dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, comme la Côte d’Ivoire, le Togo ou le Burkina Faso. »


Selon lui, ces méthodes s’inscriraient dans un climat régional de durcissement sécuritaire.

Conclusion


Entre familles meurtries, citoyens inquiets, juristes alarmés et jeunes désabusés, une constante se dégage : l’appel à la transparence. Là où une simple convocation suffirait à préserver la confiance et l’État de droit, les arrestations menées comme des enlèvements alimentent au contraire la peur et la méfiance.

La question demeure : pourquoi privilégier l’intimidation à la légalité ?


La Rédaction

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1 Commentaire(s)
Delph bah
2025-09-13 12:28:10
Bravo pour ce travail de terrain ! Aller écouter les populations sur la façon dont la police interpelle les individus demande courage et engagement. Ton initiative éclaire des réalités vécues au quotidien et contribue à éveiller les consciences sur ce sujet sensible. Respect pour ton engagement !
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